Consommation

L’Union européenne cherche à stopper les géants de la fast-fashion

La montée fulgurante des ventes en ligne, particulièrement sur des plateformes asiatiques telles que Shein, Temu et Aliexpress, suscite des préoccupations au sein de l’Union européenne. Bruxelles se mobilise pour retrouver la main face aux menaces liées à la conformité des produits, à la compétition déséquilibrée, et aux conséquences environnementales.

Les instances européennes durcissent leur vigilance sur les mastodontes du commerce électronique. Shein, chef de file de la mode rapide sur Internet, est pointé du doigt pour ses manquements aux normes de protection des consommateurs en Europe. Une inspection approfondie est en cours pour déterminer si les produits commercialisés sur ce site respectent les critères de sécurité et de qualité exigés sur le continent.

Par ailleurs, Temu, une jeune pousse du groupe chinois Pinduoduo, subit également un examen rigoureux. L’Union européenne l’accuse de ne pas assurer un contrôle adéquat sur les marchandises vendues, évoquant la présence de produits interdits ou dangereux. En octobre dernier, une investigation officielle a été lancée à l’encontre de Temu pour non-respect présumé des normes européennes.

Une explosion des transactions qui interpelle l’Union européenne

L’impact grandissant de ces plateformes sur le marché européen se fait de plus en plus évident. Shein est actuellement le site d’e-commerce où les Français dépensent le plus. Une étude de l’application Joko révèle que ses ventes ont bondi de 58 % en un an.

Temu, quant à lui, gagne du terrain face à Amazon, séduisant les consommateurs avec des tarifs très compétitifs. Ce modèle économique interpelle les autorités européennes, qui souhaitent garantir une concurrence loyale entre ces plateformes étrangères et les commerçants qui respectent les standards européens.

Envisager une taxation des colis pour renforcer la réglementation

Chaque jour, l’Union européenne voit l’entrée d’environ 12 millions de colis de faible valeur, dont 91 % proviennent de Chine. Pour gérer cet afflux, la Commission envisage l’introduction de frais de traitement sur ces livraisons. Le but est double : financer un renforcement des contrôles douaniers et empêcher la pénétration de produits non conformes sur le marché européen.

D’après la Commission, ces prélèvements permettraient d’atténuer la charge qui pèse sur les services douaniers, actuellement débordés par le flux grandissant d’importations. Cette initiative s’insère dans une réforme douanière globale, prévoyant aussi l’annulation de l’exemption de droits de douane pour les colis valant moins de 150 euros.

Vers une responsabilité accrue des plateformes

Bruxelles envisage d’imposer de nouvelles obligations aux plateformes de e-commerce. Il se pourrait que Shein, Temu et Amazon Marketplace soient rendus responsables des produits vendus sur leur site. Actuellement, un consommateur achetant hors de l’UE assume les risques de conformité et s’acquitte de la TVA et des droits de douane.

L’Union européenne souhaite inverser cette approche en attribuant aux plateformes la responsabilité des contrôles et du paiement des taxes. Les nouvelles dispositions pourraient contraindre ces géants du commerce en ligne à fournir des informations sur les produits avant leur arrivée en Europe. L’objectif est de détecter les risques en amont et d’empêcher l’entrée de marchandises non conformes aux normes de l’UE.

Une réforme en devenir

Ces propositions nécessitent encore l’aval des États membres et du Parlement européen. Bruxelles aspire à une application rapide des mesures, alors que les plateformes asiatiques continuent de croître.

De leur côté, Shein et Temu déclarent respecter la réglementation européenne et se disent prêtes à collaborer avec les autorités. Quant à Amazon, il affirme avoir instauré des mesures pour limiter la vente de produits non conformes.

À travers ces nouvelles règles, l’Union européenne tente de réaffirmer sa souveraineté sur le commerce numérique. L’enjeu est d’assurer une plus grande transparence, un renforcement de la protection des consommateurs et une concurrence plus équitable entre les acteurs du marché. Il reste à voir si ces efforts suffiront à freiner l’essor des géants asiatiques du commerce en ligne.

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