Les taux immobiliers des établissements bancaires continuent de diminuer, avec une augmentation notable des prêts à l’habitat qui atteignent 8,6 milliards d’euros en juin 2024, selon un rapport de la Banque de France publié en août. Cela représente une hausse de plus de 6% par rapport aux 8,1 milliards accordés en mai de la même année. Ce phénomène a été propulsé par l’adoption d’un mécanisme avantageux pour les primo-accédants.
D’après le même rapport, les banques sont plus enclines à octroyer des prêts aux nouveaux demandeurs en dépassant souvent le seuil habituel de taux d’endettement. Ce seuil traditionnellement limite les emprunteurs à consacrer jusqu’à 35% de leurs revenus au remboursement de leur crédit et de l’assurance associée.
Pour contourner cette contrainte, les banques bénéficient d’une latitude supplémentaire accordée par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), sous la tutelle du ministère de l’Économie. Elles peuvent ainsi déroger pour 20% de leurs dossiers, dont au moins 70% vont à l’acquisition de la résidence principale et 30% sont dédiés aux primo-accédants, c’est-à-dire les ménages n’ayant pas été propriétaires ou ne l’étant plus depuis au moins deux ans. En juin, le recours à ce dispositif a atteint des niveaux records, avec un taux de dérogation passant de 14,9% à 15,6%.
La dérogation, un avantage substantiel pour les primo-accédants
Cependant, cette proportion n’est pas jugée satisfaisante par la Banque de France, qui regrette que cette marge de flexibilité ne soit pas exploitée à sa pleine capacité de 20%. Elle rappelle qu’une utilisation maximale de cette enveloppe pourrait permettre de financer davantage les ménages accédant pour la première fois à un crédit immobilier. Il est à noter que les primo-accédants représentent actuellement la moitié des prêts accordés par les banques, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne depuis 2015, selon la Banque de France.
En juin, les taux moyens des prêts octroyés aux emprunteurs étaient de 3,70%, contre 3,83% en mai. Pour attirer de nouveaux clients, en particulier les primo-accédants, certaines banques proposent des prêts bonifiés allant jusqu’à 30 000 euros, avec des taux variant entre 0 et 3 %, tant que ce montant ne dépasse pas 10 % du prêt principal. Ces prêts peuvent être accordés aux bénéficiaires du prêt à taux zéro (PTZ) ou non, et sont parfois soumis à des conditions comme la réalisation de travaux de rénovation énergétique ou l’acquisition de biens immobiliers performants.
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