Immobilier

Augmentation de la production et diminution des taux : une reprise sous pression politique

En octobre 2024, les crédits immobiliers en France dépassent les 10 milliards d’euros, illustrant une reprise significative après la forte baisse de 2023. Les données de la Banque de France et de l’Observatoire Crédit Logement/CSA corroborent cette tendance, bien que l’instabilité politique actuelle soulève des questions quant à sa pérennité.

Résumé :

  • L’augmentation des crédits s’explique par une baisse persistante des taux d’intérêt.
  • Le marché montre des signes de rétablissement, bien que la prudence soit de mise suite aux difficultés rencontrées en 2023.
  • Les incertitudes politiques et économiques peuvent impacter les tendances actuelles.
  • Les experts prévoient une stabilisation des taux et un regain progressif de la confiance des ménages.

La Banque de France indique que le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers a baissé en octobre, s’établissant à 3,51 % contre 3,56 % en septembre. Crédit Logement note une poursuite de cette baisse en novembre, avec une moyenne de 3,37 %. Les courtiers anticipent une stabilisation des taux autour de 3,2 % à 3,3 % d’ici la fin de l’année pour des emprunts sur 20 ans.

La réduction des taux, conjuguée au retour progressif des banques sur le marché après un ralentissement en 2023, stimule les crédits immobiliers. De plus, le nombre de prêts accordés a grimpé de 20 % en novembre, même si les montants empruntés ont légèrement diminué.

Un marché immobilier toujours prudent

Malgré ces signaux encourageants, les conséquences de la baisse du marché en 2023 restent visibles. La production annuelle de crédits immobiliers recule de 2 % en glissement annuel, signalant un décalage entre la reprise actuelle et les niveaux précédant la crise.

Les incertitudes politiques, notamment due à la crise institutionnelle et à la situation économique globale, incitent à la prudence sur le marché. Les taux d’intérêt souverains, qui influencent directement les barèmes des crédits immobiliers, pourraient subir des pressions à la hausse en cas de dégradation économique ou de refinancement coûteux pour l’État.

Vers une stabilisation du marché immobilier

Les experts estiment néanmoins que les fondamentaux du marché se stabilisent. Pierre Chapon, président du courtier Pretto, remarque que « les prix atteignent un équilibre, encourageant ainsi les vendeurs à revenir ». La baisse des taux et la stabilisation des prix pourraient favoriser l’activité, à condition que les ménages reprennent confiance en l’économie.

Si cette dynamique persiste, elle pourrait marquer une sortie progressive de la crise du crédit immobilier. Cependant, des éléments tels que l’évolution des taux souverains, les réformes fiscales, et la stabilité politique demeureront cruciaux pour maintenir ce rebond. En provisoirement, la reprise observée fin 2024 dénote un marché retrouvant doucement sa vigueur, malgré des défis persistants.

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