En Europe, et spécialement en France, le thon est l’un des poissons parmi les plus prisés. Disponible frais ou en boîte, il constitue un aliment de choix pour beaucoup. Pourtant, plusieurs ONG alertent sur le fait que de nombreuses marques de thon en conserve contiennent du mercure en quantité supérieure aux normes autorisées.
- Il est révélé que 50 % des boîtes de thon en conserve en Europe affichent un taux de mercure au-delà des limites.
- Les deux ONG signalent que le mercure est « parmi les dix substances les plus préoccupantes dans le monde, telles que l’amiante ou l’arsenic ».
- D’après le Centre international de recherche contre le cancer, un dérivé, le méthylmercure, est cancérigène.
L’enquête, réalisée par les ONG Foodwatch et Bloom, a mis en lumière que la moitié des boîtes de thon en conserve évaluées en Europe dépassent la dose réglementaire de mercure. Parmi les 148 échantillons testés dans des pays tels que la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, du mercure a été détecté. La moitié de ces boîtes présentaient un niveau nettement supérieur à la norme. La marque française « Petit Navire » a un taux record de 3,9 mg par kg de thon.
Selon leur rapport, c’est « l’une des dix substances les plus inquiétantes globalement, équivalente à l’amiante ou l’arsenic ». Le méthylmercure, un dérivé, est reconnu cancérigène par le CIRC. Devant de tels constats, les ONG exhortent les autorités à réagir pour protéger le consommateur.
Un péril pour les enfants et les femmes enceintes
Dans son communiqué du 24 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) met en garde : le mercure est particulièrement dangereux pour le développement fœtal. « À de fortes concentrations, le méthylmercure est toxique pour le système nerveux central, surtout pendant le développement in utero et la prime enfance » a-t-elle souligné.
Il est crucial de se rappeler que le thon n’est pas l’unique poisson à risque mercuriel. Les prédateurs marins tels que la raie, la lotte, et la dorade peuvent aussi être affectés. Ainsi, pour les femmes enceintes, il est conseillé de limiter leur consommation pour ne pas compromettre le développement du fœtus.
L’Anses préconise aux consommateurs de se restreindre à deux portions hebdomadaires de ces poissons. Les ONG derrière cette étude demandent que le plafond soit abaissé à 0,3 mg de mercure par kg, similaire au cabillaud. Actuellement, la limite admise pour le thon est de 1 mg par kg, un seuil jugé trop élevé.
« Ce métal est un neurotoxique sévère : même à faibles doses, sa consommation régulière peut causer des dérèglements neurologiques chez les enfants et perturber les fonctions cérébrales des adultes », avertissent les ONG. Elles préconisent aussi l’exclusion du thon des cantines scolaires et maisons de retraite, et une réduction de sa promotion.
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