Consommation

les personnes sans emploi sont plus susceptibles de fumer que celles en activité (étude)

La baisse continue de l’usage du tabac en France a un impact significatif sur les revenus fiscaux, tout en révélant des disparités sociales, selon une nouvelle étude de Santé publique France publiée ce mardi 19 novembre.

L’étude montre qu’en 2023, la différence de consommation quotidienne de tabac entre les personnes à faibles revenus et celles à hauts revenus est de 12 points. Cette disparité est également visible en fonction du niveau d’études ou du statut professionnel, les personnes en situation de chômage étant plus enclines à fumer que celles en activité.

En examinant les données de Français âgés de 18 à 75 ans, l’enquête indique une prévalence plus élevée chez ceux dont le niveau d’instruction est bas. Les personnes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat présentent un taux de tabagisme de 28,9 %, contre 16,6 % chez les diplômés au-delà du baccalauréat.

Les disparités se manifestent également au niveau des revenus : 28,9 % des fumeurs appartiennent à la catégorie des bas revenus, contre 17,3 % pour les hauts revenus. Le chômage est un facteur critique, avec une prévalence de tabagisme atteignant 35,8 %, comparé à 25,2 % pour les travailleurs actifs et 17,2 % pour les étudiants.

Entre 2021 et 2023, une diminution notable du tabagisme a été observée parmi les moins diplômés, les faibles revenus, et les chômeurs, réduisant les écarts sociaux. En revanche, cette baisse est moins marquée chez les diplômés et ceux exerçant une activité professionnelle.

Réduction marquée des ventes de tabac

Une tendance marquante est la diminution de la consommation de tabac par les Français. Les ventes de tabac ont chuté de plus de 20 % en un an jusqu’en juillet dernier, privant l’État de revenus substantiels. Le ministère des Finances a projeté une réduction de 400 millions d’euros des recettes prévues pour cette année. Les « droits de consommation sur les produits du tabac », constituant environ les deux tiers du prix d’un paquet, sont estimés à 13,6 milliards d’euros pour 2024, hors TVA.

Les recettes de la vente de tabac bénéficient largement à l’État. Par exemple, sur un paquet vendu à 11,50 euros, 9,50 euros reviennent dans les caisses publiques, répartis entre l’accise, le taux de l’accise (60 %), et la TVA (20 %). Cet argent est ensuite engagé dans le domaine de la santé publique.