Consommation

Les petits industriels peinent à être écoutés face aux grandes enseignes

Cette année, les discussions tarifaires entre petites entreprises agroalimentaires et grandes chaînes de distribution s’avèrent particulièrement tendues. Les PME et ETI de l’univers alimentaire peinent à faire valoir leurs arguments face aux grandes surfaces, qui ne cessent de réclamer des réductions de prix malgré un climat économique incertain. Entre pressions à la baisse et manque de visibilité financière, les industriels crient leur ras-le-bol face à une situation qu’ils jugent insoutenable.

Représentées par des organisations comme la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), les petites structures du secteur alimentaire revendiquent une hausse de 4 % sur leurs tarifs pour compenser l’augmentation de leurs frais de production, incluant les salaires, les coûts énergétiques, logistiques et d’assurance. Cependant, les distributeurs opposent systématiquement un refus à ces requêtes.

En parallèle, les grandes chaînes demandent des baisses de prix pouvant atteindre 7,5 %, s’appuyant sur la diminution des cours de matières premières comme le blé ou le sucre. Jérôme Foucault, président de Pact’Alim, critique vivement cette approche, estimant qu’elle est déconnectée des réalités économiques des producteurs déjà en difficulté.

Un manque de visibilité financière qui complique les discussions tarifaires alimentaires

Selon Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, l’absence de clarté autour des mesures fiscales de 2025 aggrave encore la situation. Cela rend difficile la planification d’investissements et la sécurisation des marges pour les industriels. « Il est impératif de restaurer nos marges d’investissement sacrifiées ces dernières années », insiste-t-il, cité par BFMTV.

La menace d’un déréférencement par les groupes d’achat ajoute une pression supplémentaire, car un échec des négociations sur les prix pourrait entraîner une perte de jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires si les produits sont retirés des étagères.

Stratégie de compétitivité agressive sur les prix par les enseignes

Pour les distributeurs, la situation n’est guère plus sereine. En proie à une inflation galopante et à une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, les enseignes s’engagent dans une bataille acharnée pour offrir les prix les plus bas, une promesse centrale pour attirer les clients.

Malgré cela, certains industriels notent une meilleure écoute de la part de certaines grandes chaînes, même si ces progrès restent limités. Léonard Prunier, président de la Feef, appelle à des négociations plus réalistes, regrettant un cadre réglementaire trop rigide qui nourrit la méfiance mutuelle.

Les accords tarifaires, régis par la loi et devant se finaliser le 1er mars, joueront un rôle crucial dans le futur économique de plusieurs industriels pour l’année à venir. Entre pressions tarifaires et préservation de leurs marges, les PME et ETI espèrent un dialogue plus ouvert pour assurer leur survie économique.

Une réaction ? Partagez votre avis

Vous avez apprécié cet article ? Inscrivez-vous à notre Newsletter gratuite pour découvrir des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières nouvelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *