Après une accalmie sur la montée des prix en août, avec un taux tombant sous les 2 %, un phénomène inédit depuis 2021, les tarifs des denrées alimentaires semblent prêts à repartir à la hausse. En raison de l’augmentation des cours de nombreuses matières premières, une flambée des prix dans les allées des supermarchés est imminente.
En pratique, divers produits alimentaires essentiels pour le quotidien des Français ont récemment observé des augmentations significatives. Par exemple, le café a subi une flambée de 147 % cette année, tandis que le sucre se vend actuellement à 23,3 centimes la livre, un tarif jamais atteint depuis six mois. «Inévitablement, les prix à la consommation subiront l’impact de ces augmentations conséquentes et durables», a précisé la directrice analytique de NielsenIQ, Madrigale Darpas, pour le Figaro.
Sur une période de trois ans, le tarif de l’huile d’olive a bondi de 300 %. À New York, le prix du cacao a atteint un sommet record de 10 000 euros, et la livre de jus d’orange congelé a franchi le seuil des 5,50 dollars. Ces produits, souvent consommés au petit déjeuner, connaissent une forte demande mondiale. Cette année, le cacao a vu sa demande augmenter de 4,5 %, et celle de l’huile d’olive a progressé de 3 %. Ces augmentations se reflètent déjà sur les étagères, le prix des tablettes de chocolat s’étant accru de 3,8 %. D’autres augmentations de prix alimentaires pourraient être anticipées dès 2025.
Les conditions climatiques impactent les coûts alimentaires
Cette nouvelle vague d’inflation alimentaire s’explique par des conditions climatiques défavorables dans les pays producteurs. Au Brésil, principal producteur de sucre et de café, la sécheresse et les incendies ont lourdement impacté la production. Une situation similaire touche le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui subissent aussi la sécheresse et sont parmi les leaders mondiaux du cacao.
En France, une diminution de la production laitière due à la fièvre catarrhale ovine (FCO) a entraîné une baisse du beurre, favorisant plutôt la crème pour sa rentabilité. Cependant, selon Madrigale Darpas, la hausse des prix du beurre pourrait rester modérée. «Concernant le beurre, une augmentation semble improbable car les coûts ponctuels peuvent être absorbés à court terme», a-t-elle ajouté. La France bénéficie également d’alternatives d’approvisionnement, comme la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, où le beurre coûte moins de 6 000 euros la tonne, contre 8 200 en France depuis fin septembre.
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