Consommation

En route pour étendre le dispositif dans les grandes surfaces

À compter du 1er janvier 2025, l’usage des titres-restaurant pour acheter des produits alimentaires en supermarché est désormais interdit. Initialement introduit de manière temporaire durant la pandémie pour soutenir le pouvoir d’achat des foyers, cette mesure est actuellement au centre d’un débat essentiel au Sénat. Faut-il étendre cette exception jusqu’à la fin de 2025 ou même jusqu’en 2026, comme proposé par l’Assemblée nationale ?

La possibilité d’utiliser les titres-restaurant pour effectuer des achats alimentaires en supermarché a connu un succès rapide auprès des salariés. Cette flexibilité a permis à de nombreuses familles d’adapter leurs budgets face à la hausse des prix, tout particulièrement dans le cadre du télétravail. Les produits concernés, tels que les pâtes, la farine, la viande ou le beurre, ont apporté une aide concrète aux foyers. Les dépenses liées à cette mesure ont considérablement augmenté, passant de 22,4 % en 2022 à 30,1 % en 2024 en grande distribution.

Les restaurateurs défendent le retour à l’utilisation originelle des titres-restaurant

Confrontés à l’engouement des consommateurs, les restaurateurs se montrent préoccupés par les retombées économiques de cette dérogation. Selon eux, les titres-restaurant, initialement conçus pour soutenir le secteur de la restauration, perdent leur raison d’être en se transformant en « titres alimentaires ». Catherine Quérard, présidente du syndicat GHR, et Thierry Marx de l’Umih, avaient déjà exprimé leur inquiétude face à cette concurrence accrue affaiblissant le domaine de la restauration en novembre dernier, comme l’a souligné la Tribune. Ils prônent un retour à l’usage premier des titres pour éviter une érosion durable de leur part de marché.

Les discussions parlementaires révèlent des divergences profondes. L’Assemblée nationale propose une extension jusqu’en 2026, tandis que le Sénat, dominé par la droite, privilégie une limitation jusqu’à fin 2025. Pour Nadia Sollogoub, sénatrice centriste interrogée par l’AFP, une harmonisation rapide des positions avec l’Assemblée pourrait éviter l’allongement des procédures législatives et ouvrir la voie à une réforme approfondie.

Marie-Do Aeschlimann, rapporteure Les Républicains également interrogée par l’AFP, partage ce sentiment de modernisation voulue. Elle juge que les problèmes liés aux titres-restaurant peuvent être résolus rapidement sans nécessiter deux ans. Pour elle, une refonte du dispositif pourrait mieux incarner les évolutions des pratiques, notamment avec le développement du télétravail.

Une question de pouvoir d’achat et de renouvellement

L’extension de l’utilisation des titres-restaurant dans les supermarchés reste un enjeu crucial pour le pouvoir d’achat des ménages. Cependant, les divisions entre parlementaires, restaurateurs et la grande distribution compliquent la voie vers un compromis. Si une réforme est nécessaire, elle devra équilibrer les exigences des parties prenantes, tout en préservant l’objectif initial des titres-restaurant : soutenir la consommation locale et l’économie.

Dans cet environnement économique tendu, ce débat met en exergue les tensions entre modernisation des usages et protection des secteurs traditionnels. Trouver un accord rapidement sera crucial pour éviter de prolonger une incertitude nuisible à tous les acteurs concernés.

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