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Comprendre l’ensemble des enjeux autour de l’obligation des 15 heures d’activité qui suscite des débats

Depuis le début de l’année 2025, la nouvelle législation du RSA requiert des bénéficiaires de s’impliquer dans des activités guidées chaque semaine. Ce changement prétend renforcer le lien entre ces individus et l’emploi, bien que les opinions divergent quant à sa mise en œuvre et ses répercussions.

Le RSA, essentiel pour lutter contre la pauvreté, soutient environ deux millions de personnes. La mise à jour introduit un contrat d’engagement entre chaque allocataire et France Travail, le successeur de Pôle emploi. Ce contrat stipule entre 15 et 20 heures d’activités hebdomadaires, non pas comme un emploi à proprement parler, mais sous forme de stages, de formations, d’immersion en entreprise ou de démarches administratives.

D’après le site du service public, ces activités ont pour but « d’affiner le projet professionnel des bénéficiaires et de renforcer leur capacité d’agir ». La démarche vise à responsabiliser les allocataires en favorisant leur intégration active.

Résultats variables de l’expérimentation avec 70 000 bénéficiaires du RSA

Avant d’être généralisée, cette initiative a été testée dans 49 départements en 2024, touchant 70 000 personnes. Le rapport final du ministère du Travail rapporte des effets mitigés de la réforme. Bien que certains allocataires aient développé une « meilleure confiance en soi » et une « capacité d’agir renforcée », des obstacles ont également été relevés.

Le rapport mentionne une « contrainte administrative difficile à justifier », soulignant que le suivi des heures pourrait affecter négativement la confiance entre bénéficiaires et institutions. Le Secours catholique a aussi signalé une hausse du non-recours au RSA dans certaines régions (+10,8 %), ce qui pourrait intensifier les situations de pauvreté.

Controverses et critiques autour de la réforme du RSA

Parmi les objections, le risque de travail non rémunéré est fréquemment évoqué. Le Secours catholique décrit des cas où des bénéficiaires ont effectué des tâches habituellement réservées au personnel communal, telles que l’entretien de cimetières. L’association craint un « nivellement par le bas du marché du travail », avec une concurrence inéquitable pour les emplois précaires.

En réponse aux critiques, le gouvernement affirme le caractère non contraignant de cette démarche. Les ministères du Travail et des Solidarités précisent : « ces 15 heures n’influencent pas l’octroi du RSA », même si une suspension ou suppression de l’allocation peut être envisagée en cas de non-respect des engagements, comme le précise la législation.

La réforme, désormais applicable à l’ensemble des bénéficiaires, suscite des interrogations sur son efficacité et ses conséquences à long terme. Bien qu’elle vise à offrir de nouvelles opportunités, elle soulève des questions sur son équité et sa réelle influence sur l’emploi.

En 2025, cette refonte du RSA s’inscrit dans le cadre plus vaste des évolutions du marché du travail en France, combinant justice sociale et défis pratiques. Les prochains mois révéleront si cette mesure tient ses promesses ou si des ajustements sont nécessaires pour éviter d’accentuer la précarité.

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