Depuis 2022, une dérogation permet aux Français d’utiliser leurs tickets restaurant pour acheter des produits alimentaires, dans le but de renforcer leur pouvoir d’achat. Initialement prévue pour expirer le 31 décembre de cette année-là, cette mesure a été prolongée et pourrait rester en vigueur jusqu’en 2025.
Cette prolongation est bien accueillie par les employés, mais elle pose des défis pour les restaurateurs, dont les recettes ont diminué depuis sa mise en place. « Les grandes et moyennes surfaces ont vu leur part de marché augmenter de 8,4 points, tandis que celle des restaurateurs a baissé de 6,4 points », affirme l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) dans un communiqué daté du 24 septembre, cité par RMC. « Sur un an, cela s’est traduit par une perte de 576 millions d’euros pour les restaurateurs et un transfert de 756 millions d’euros vers la grande distribution », ajoute l’UMIH.
Pour mémoire, les tickets restaurant sont des titres remis par les employeurs aux employés pour le paiement de leurs repas quotidiens. En réponse à l’inflation élevée de 2022, une dérogation a permis d’utiliser ces titres pour des achats alimentaires. Dans certains magasins, on peut même acheter des produits non alimentaires avec ces tickets. Avec la récente chute de l’inflation, prévue sous les 2 % en 2024, les restaurateurs demandent la fin de la dérogation qui a affecté leurs revenus.
Vers un nouveau plafond pour les dépenses en supermarché
Si la dérogation doit se poursuivre, le gouvernement envisage de réformer les règles des tickets restaurant pour apaiser les restaurateurs. L’idée serait de garder un plafond de 25 euros par jour pour les restaurants, mais de fixer une limite inférieure pour les achats en supermarché. Cette mesure devrait satisfaire tant les restaurateurs que les utilisateurs de ces titres.
D’après un sondage diffusé par RMC au printemps dernier, 96 % des salariés souhaitent que la dérogation persiste pour continuer à utiliser leurs tickets restaurant lors de leurs courses. Parmi eux, 36 % préfèrent les dépenser en supermarché, 34 % pour des repas au restaurant, et 24 % pour des magasins alimentaires. L’UMIH rapporte que seulement 40 % des tickets restaurant sont consommés dans les restaurants. Face à la réduction de l’inflation, l’Union presse le gouvernement de ne pas continuer à éloigner ces titres de leur vocation première.
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