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90 000 bénéficiaires pourraient perdre jusqu’à 80 % de leur RSA : qui est concerné ?

Pour encourager les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) à retrouver une activité professionnelle, les autorités départementales organisent des convocations régulières. Afin de dissuader les absences, le département du Nord a décidé d’intensifier ses mesures punitives. Dorénavant, les bénéficiaires du RSA risquent une réduction de leur aide pouvant atteindre 80 %.

Le service public précise sur son site : « Le revenu de solidarité active (RSA) fournit aux individus sans revenus une aide minimale, variant selon la composition familiale. Cette prestation est accessible, sous certaines conditions, aux personnes âgées d’au moins 25 ans, ainsi qu’aux jeunes de 18 à 24 ans qui sont parents isolés ou qui justifient d’une certaine durée d’activité professionnelle. »

À partir du 24 octobre, un changement significatif impacte les 90 000 bénéficiaires du RSA dans le Nord. Antérieurement, si un bénéficiaire ne se présentait pas à une convocation, une retenue de 100 euros était appliquée sur son RSA. Pour lutter contre ce phénomène, le conseil départemental a pris la décision de renforcer ces sanctions.

Désormais, les allocataires du RSA peuvent perdre jusqu’à 80 % de leur allocation en cas d’absence à une convocation. Rappelons que le RSA s’élève à 635,71 euros pour une personne seule. Christian Poiret, président de la collectivité, souhaite aller plus loin, considérant que le versement suspendu doit être réévalué puisque rétabli rétroactivement si le bénéficiaire reprend contact.

Les sanctions renforcées envers les allocataires du RSA dans le Nord suscitent la controverse chez les écologistes

Christian Poiret a déclaré à La Voix du Nord, « Aujourd’hui, lorsqu’un bénéficiaire réintègre le système, nous sommes tenus de rétablir l’aide suspendue et même de restituer les montants précédents… C’est une facilité qui ne devrait pas exister. Je veux inverser cette dynamique. » Cette décision de durcir les sanctions ne parvient pas à convaincre les écologistes.

Stéphanie Bocquet, présidente des écologistes, s’insurge : « Cela n’a même pas été discuté en assemblée… Informés, nous avons fait nos recherches et trouvé la mesure injuste – une première sanction de 80 % est indigne. » Elle exprime ses inquiétudes concernant une éventuelle dégradation des conditions de vie des bénéficiaires du RSA en raison de cette décision.