Une nouvelle polémique éclate autour de Nestlé, après l’affaire Perrier, concernant la qualité sanitaire des eaux minérales en bouteille proposées par la multinationale. Selon les informations obtenues par Mediapart via un rapport d’enquête, l’entreprise a appliqué des méthodes de traitement non approuvées depuis plus de dix ans.
La révélation initiale vient d’un employé du groupe Alma (producteur de l’eau Cristalline) qui, en 2020, a signalé aux autorités les irrégularités de ces traitements en France. Ce signalement a déclenché une enquête par le Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, suivie par une investigation complémentaire de l’Igas.
Les analyses ont mis en lumière que près de 30 % des marques d’eau minérale naturelle utilisent des procédés non conformes aux lois françaises. Parmi ces marques, Nestlé est pointée du doigt par Mediapart, avec des pratiques controversées remontant potentiellement à 1993, affectant plus de 18 milliards de bouteilles des marques Vittel, Hépar et Contrex.
Nestlé réfute les données divulguées.
Nestlé Waters France avait prétendu en 2021 avoir cessé ces traitements, mais les contrôles effectués entre 2020 et 2022 révèlent la présence de « pathogènes et bactéries hétérotrophes dépassant les seuils légaux » dans plusieurs sources d’eau du groupe. Nestlé attribue ces contaminations aux conséquences du changement climatique sur les bassins versants.
Le rapport mentionne l’acquisition par Nestlé d’équipements UV en 2005 et l’usage de filtres depuis 2010, générant des revenus de plus de 3 milliards d’euros, un chiffre contesté par Nestlé qui a nié ces allégations via l’AFP, remettant en cause les calculs de Mediapart. Tandis que les risques sanitaires n’ont pas été totalement évalués, le parquet d’Épinal a ouvert une enquête préliminaire pour fraude contre la multinationale.
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